Menteur
Il était une fois un village où vivait un monsieur très rusé et dont la malhonnêteté était jugée excessive. Un jour, ce monsieur eu vent de la richesse d’un roi et décida de lui arracher son pouvoir et tous les avantages liés à son statut. Pour monter son coup, il demanda à son épouse de lui remettre ses boucles en or. Son père lui avait aussi laissé un très beau cheval. Ces deux éléments devraient suffire à réussir son entreprise.
Le malhonnête mit du mil et une pépite d’or dans un petit panier qu’utilisent les cavaliers pour nourrir leurs chevaux, panier généralement attaché à la gueule du cheval. L’animal ayant avalé le mil et l’or, il alla voir le Roi accompagné de son cheval savamment préparé pour la funeste mission. Une fois chez le Roi, Ngalonci lui annonça que son cheval produit des déchets en or.
Le Roi surpris lui demanda des preuves pour étayer ses propos. Le Roi eu très vite la preuve puisque les premiers déchets recueillis du cheval contenaient de l’or. Le Roi décida alors d’acheter ce cheval peu ordinaire à un prix inégalé. Il enferma son « prestigieux cheval » dans un enclot et toutes les fois que l’animal déféquait, il recueillait les déchets afin d’en extraire de l’or. Après que le cheval ait produit suffisamment de déchets, le Roi demanda à ses femmes esclaves de fouiller les déchets (en lavant les lavant).
Pendant ce temps, Ngalonci était déjà très loin. Les femmes vinrent avec des calebasses pour accomplir la tâche qui leur avait été confiée. Après avoir lavé tous les déchets, elles ne trouvèrent qu’une pépite. Le roi entra alors dans une colère indescriptible. Il ordonna à ces soldats de lui ramener Ngalonci.
Mais Ngalonci avait déjà planifié quelque chose au cas où sa femme et lui venaient à être arrêtés. En effet, il avait mis du sang dans le gésier d’un poulet après en avoir extrait les débris. Il attacha cela au niveau de la gorge de sa femme. Il avait préparé cette dernière à « ce plan de secours ». Ngalonci lui demanda de provoquer une scène de ménage pendant que le Roi et lui seront en train d’échanger.
Ainsi, il entrerait en colère et simulerait une scène d’assassinat. Lorsqu’ils arrivèrent chez sa majesté, celui-ci dit à Ngalonci : « Le cheval que tu m’as vendu n’a produit qu’une pépite d’or contrairement à ce que tu m’avais annoncé ». C’est alors que la femme de Ngalonci engagea la dispute préméditée. Le malhonnête jaillit sur elle, fit semblant d’être en colère, l’assomma puis coupa le gésier de poulet. Le sang se mit à couler. L’assistance terrorisée s’écria : « Il a tué sa femme ! ! ! Il a tué sa femme ! ! !».
Ngalonci demeura serein puisque lui seul savait réellement que la femme n’était pas morte, il dit au Roi : « Laissez-la. Revenons à nos moutons. » La femme était étalée. Face à cette indifférence, le Roi répondit : « On ne peut pas continuer de discuter pendant que toi tu as tué, on ne peut pas. ».
Ngalonci rassura le Roi : « Ce n’est rien, elle se réveillera tout de suite. Apportez-moi une calebasse, de l’eau de puits et un balai. ». Il récita des incantations sur l’eau et posa le balai dans la calebasse. Après quoi, il versa de l’eau sur sa femme à l’aide du balai. La femme éternua et se leva. C’est la surprise générale. Le Roi demanda à l’homme son secret et souhaita avoir ce pouvoir. Ngalonci trouva là un moyen de lui soutirer de l’argent.
Il dit au Roi : « Il est difficile d’avoir un tel pouvoir !». Il fixa un montant exorbitant. Le Roi le lui remit.
Une fois le pouvoir fictif acquis, le Roi décida de faire un test. Il appela sa dernière épouse, sa préférée et lui expliqua ce qu’il allait faire puisque c’est elle qu’il avait choisi pour réaliser son exploit. Il procédera comme il a (lui-même) vu l’expérience se dérouler. Un jour, pendant qu’il causait avec des amis, une dispute éclata entre sa femme et lui. Il l’égorgea.
Tout le monde eu peur. Le Roi rassura : « ça ce n’est rien », il demanda lui aussi qu’on apporte une calebasse, de l’eau de puits et un balai. Après quoi, il récita des incantations et versa à son tour de l’eau sur sa femme bien aimée mais en vain, elle ne se réveilla pas.
Le Roi se mit très en colère. Il ordonna à ses soldats de rattraper ce rusé de Ngalonci. Il dit : « Ramenez-moi tout de suite ce vaurien afin que je lui tranche la gorge ». On ramena Ngalonci. Cette fois-ci, tout le monde était assuré de sa mort. Le Roi tua un bœuf vieux de sept ans et enleva sa peau. Le menteur fut emballé dans cette peau et envoyé au bord de la mer pour être jeté.
Une fois au bord de la mer, un bruit assourdissant éclata au village. Ils posèrent l’infortuné au bord de la mer pour aller voir ce qui se passe au village. Cette priorité parce qu’ils croyaient à une insurrection car des villages s’attaquaient très souvent. En tant que soldats, leur priorité est avant tout la défense du village.
Après qu’ils soient partis, Ngalonci attendit des bruits annonçant l’arrivée de quelqu’un, il s’agissait en effet d’un commerçant. Il se mit à crier en ces termes : « Je ne veux pas de l’or, même si tu m’obliges à le prendre, je n’en veux pas. Moi, je ne veux pas du tout de l’or. ».
Le passant s’arrêta pour observer de plus près la peau enroulée. Il s’écria : « Y’a-t-il un être humain dans cette peau de bœuf ?». Il attendit une voix parler d’or. Alors le commerçant demanda : « De quelle affaire d’or parles-tu depuis ?».
Ngalonci répondit : « Cette peau où je me trouve est pleine d’or et on me demande de rester là-dedans pendant trois jours avant d’en être le bénéficiaire. J’ai dit que je ne voulais pas de cet or. Et toi, tu le veux ?».
Le commerçant répondit « Oui ». « En tout cas si tu veux l’or, tu peux me faire sortir et prendre ma place ; mais sache que tu passeras trois jours dans la peau » dit le rusé Ngalonci. Le commerçant accepta le deal et dit : « Tu m’as bien parlé d’or qui se trouverait dans cette peau ? Même s’il me faut passer une semaine, je suis d’accord ». Ainsi, il mit le commerçant dans la peau et l’enferma. Il prit ensuite le cheval de celui-ci et tout le reste.
Au retour des soldats, la peau était toujours posée près de la mer. Ils s’apprêtaient à la jeter dans la mer, lorsqu’une voix se fit entendre : « Ce n’est pas moi. Celui qui était dans cette peau avant moi est déjà parti, je ne suis qu’un passant ». « Qui écoutera tes idioties ? Malhonnête », répliquèrent les soldats. Ils allèrent le jeter en pleine mer.
Quelques jours après, Ngalonci rendit visite au roi. Une fois chez le roi, il lui dit : « Les habitants de l’au-delà vous saluent, ils vont bien. Vos ancêtres vous saluent. Ils ont très envie de vous voir. L’au-delà̀ est agréable et je vais y retourner. Le monde d’ici-bas est difficile alors que la- bas, on ne travaille pas, il n’y a rien d’autre que le repos. Tu es libre de tout. Rien que l’aisance. Femmes, enfants, personne ne te dérange. »
Aveuglé par cette résurrection trompeuse, Le Roi décida d’aller visiter l’au-delà puisqu’il lui avait été dit que ses ancêtres voulaient le voir. L’on tua donc un bœuf vieux de sept ans dans la peau duquel on enroula le roi qui fut à son tour jeté dans la mer.
Depuis ce jour, Ngalonci règne sur le trône parce que tout le monde le craint. Et depuis, le roi n’est pas revenu.