Le Regret
Voici une histoire :
Un jour un bouc, une hyène et un chien allèrent à la pêche. Ils firent un barrage et vidèrent la rivière pendant toute la journée. Ils ne prirent que trois poissons : un silure et deux carpes.
Le bouc et le chien demandèrent à la hyène de faire le partage. La hyène garda le silure pour elle et donna les deux carpes au bouc et au chien.
Le chien dit : « Eh ! Hyène, tu ne sais pas partager !» Le chien se mit au travail. Il se réserva le plus gros poisson et il donna les deux carpes à la hyène et au bouc.
Le bouc prit la parole. Il dit : « Chien, toi non plus, tu ne sais pas partager !» Lui aussi se mit au travail. Il se réserva le plus gros poisson et il donna les deux carpes au chien et à la hyène.
La hyène dit : « Aucun de vous ne sait partager !» Elle fit le partage comme la première fois. Chacun d’eux reprenait le partage à son tour. Quand ce fut le tour du chien, celui-ci regarda de tous les côtés, prit le plus gros poisson et s’enfuit. En partant il eut le temps de souffler un mot au bouc. Il lui dit : « Celui qui ne sait pas courir doit savoir réfléchir. » C’est sur ces mots que le chien s’en alla.
La hyène se lança à la poursuite du chien.
Le bouc, qui restait, dévora les deux carpes, puis il chercha de l’argile blanche dont il s’enduisit le corps. Il devint tout blanc comme un autre animal. Ensuite il chercha deux fouets.
La hyène ne rattrapa pas le chien. Elle revint sur ses pas dans l’intention de dévorer le bouc à la place du poisson que le chien avait emporté. En revenant, elle rencontra le bouc. La hyène ne le reconnut pas. Elle le salua en ces termes : « Boue-Blanche, bonjour !»
Le bouc répondit : « Salut !»
La hyène lui demanda : « Est-ce que tu as vu le chien par ici ?»
Le bouc dit : « Ah non, je ne l’ai pas vu. Mais il y a ici le fouet, je te donne un coup seulement. » La hyène s’assit. Le bouc lui donna un coup de fouet. Elle s’en alla.
Le bouc prit un autre chemin. Il courut vite et croisa la hyène plus loin. Pour la seconde fois, la hyène le salua : « Boue-Blanche, bonjour !»
Il répondit : « Salut !»
La hyène lui demanda : « Est-ce que tu as vu le chien par ici ?» Boue-blanche dit : « Ah non, je ne l’ai pas vu, mais il y a ici la chicotte, je te donne deux coups seulement. »
La hyène s’assit. Le bouc essaya de la taper mais il reçut lui-même un coup de fouet sur la joue. Il cria : « Kpêê !»
La hyène reconnut la voix du bouc et elle s’écria : « Eh, Bouc, c’est toi qui me frappe comme ça ?» Le bouc sauta pour se sauver. La hyène le suivit.
Le bouc essaya d’entrer par le trou d’un écoulement de douche. La hyène le saisit par la patte.
Le bouc cria : « Ce n’est pas moi que tu tiens, c’est un caillou. »
La hyène le crut, le lacha et saisit un caillou.
Tout de suite, le bouc s’échappa et entra dans la maison en se moquant : « Ah, c’est mon pied que tu tenais mais maintenant c’est un caillou que tu as dans la main !»
La hyène s’en retourna avec le regret dans le coeur.
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Lequel des trois a été le plus intelligent ?
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Pourquoi le bouc s’est-il enduit le corps d’argile ?
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Pourquoi la hyène est-elle pleine de regret ?
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Le proverbe « Qui ne se plaint pas ne perd pas » est-il vrai ici ?
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Pourquoi la hyène accepta-t-elle de se faire fouetter par le bouc ?