1.
1.1.
kùmu, dí, cá, gbɛ́, kólon, mìsɛn sont des adjectifs ; on appelera adjectif un élément qui peut commuter avec ɲi dans les énoncées
-
à ká ɲi
c’est bien
-
à má ɲi
ce n’est pas bien
exemples:
- mùsow mán cá
-
les femmes ne sont pas nombreuses
- sògo ká dí
-
la viande est bonne
- à tún mán ɲi
-
ce n’était pas bon
1.2.
Dans un syntagme adjectival, l’ordre des termes est toujours N + A ; plusiers cas peuvent se présenter :
-
l’adjectif suit le nom sans changement de forme :
- nɔ́nɔ kùmu
-
lait caillé
- dɛ̀bɛ kólon
-
vieille natte
-
l’adjectif ne peut pas suivre le nom sans changement de forme ; à l’adjectif s’ajoute alors le suffixe -man ; exemple :
- mùso cáman
-
beaucoup de femmes
dí et ɲì, qui entrent dans cette catégories, deviennent respectivement diiman et ɲùman. -
certains adjectifs peuvent avoir, lorsqu’ils suivent le nom, les deux formes :
- dén júgu lò
-
s’est un enfant méchant
- dén júguman lò
-
c’est un enfant méchant
1.3.
Les remarques faites jusqu’ici sur l’emploi de A et A + -man ne rendent pas totalement compte du "problème adjectif", qui est en dioula très complexe. Signalons, par exemple, que dans certains cas, A + -man peut s’employer non précédé d’un nom, que, d’autres part, certains adjectifs peuvent fonctionner comme de noms, etc… Aucune règle ne permet de prévoir quels adjectifs fonctionnent comme kólon, comme dí ou comme júgu.
1.4.
fítini, bèlebele ne sont pas des adjectifs, mais des éléments qualifiants fonctionnant après un nom ; exemples :
- mùru fítini lò
-
c’est un petit couteau
- móbili bèlebele lò
-
c’est une grosse voiture
1.5.
Les syntagmes N + A (nɔ́nɔ + kùmu), N + (A + -man) (mùso cáman) et N + éQ (móbili + bèlebele) fonctionnent tonalement selon la même règle : le schéma tonal du syntagme ne dépend pas du ton de l’adjectif ou du qualifiant, mais du nominal : on retrouve ici la même règles que pour les noms composés (cf. 6-0-4) ; exemples :
- mùso + júgu
-
schéma tonal : BBHH
- mùru + mìsɛn
-
schéma tonal : BBHH
- mùso + cáman
-
schéma tonal : BBHH
- mùso + ɲùman
-
schéma tonal BBHH
- mùso + fítini
-
schéma tonal : BBHHH
- mùso + bèlebele
-
schéma tonal : BBHHHH
- nɔ̀nɔ + kùmu
-
schéma tonal : HH+H+H (+H = ton plus haut que H)
- nɔ̀nɔ + cáman
-
schéma tonal : HH+H+
- kúrun + ɲùman
-
schéma tonal : HH+H+H
1.6.
La marque du pluriel est suffixée à l’ensemble du syntagme :
- mùso ɲùmanw lò
-
ce sont des femmes gentilles
- à kà dɛ̀bɛ kólonw sàn
-
il a acheté des nattes usagées
- mùru fítiniw lò
-
ce sont des petits couteaux
1.7.
Il existe en dioula trois participes, formés à partir du verbe par suffixation de -len, -tɔ, -ta. Ces participes suivent le nom ou le pronom ; exemples :
- báara kɛ́len lò
-
c’est le travail fait
- báara kɛ́tɔ lò
-
c’est le travail en train d’être fait
- báara kɛ́ta lò
-
c’est le travail à faire
-len, -tɔ, -ta correspondent respectivement à des participes passé, présent et futur.
1.8.
Les participes peuvent fonctionner comme qualifiants dans un syntagme participial, ou comme attributs exemples :
- à kà màlo tóbilen sàn
-
il a acheté du riz préparé
- mùso sìgilenw bé mín ?
-
ou sont les femmes assises ?
- mùsow sìgilen bé mín ?
-
où les femmes sont-elles assises ?
En (1) et (2), N + P forme un syntagme participial, en (3), le syntagme est mùsow, sìgilen est en fonction attributive.
1.9.
Le ton du syntagme participial dépend du deuxième élément du groupe, comme pour les numéraux (cf. 2-0-3) : si le ton du participle est haut, le ton du syntabme sera BBHH (élément 1 à ton bas) ou HH+H+H (élément 1 à ton haut) si le ton du participe est bas, le schéma tonal sera modulé, BHBH (élément 1 à ton bas), HHBH (élément 1 à ton haut).
1.10.
Lorsqu’un participe est formé à partir d’un verbe transitif, l’object doit être indiqué pour que le verbe garde son sens actif ; exemples :
- à kà mùso màlo dómutɔ yé
-
il a vu la femme en train de manger le riz
Si le participe n’est pas prédédé de l’object, le sens est passif :
- à kà mùso dómutɔ yé
-
il a vu la femme en train d’être mangée (!)
1.11.
Dans un syntagme comportant plusieurs éléments qualifiants, l’ordre des éléments n’est pas fixé, mais :
-
le nominal est toujours le premier élément
-
le numéral est toujours le dernier ; exemple :
- à kà mùso bèlebele ɲùman sàba yé
-
il a vu deux grosses femmes gentilles
1.12.
ní est un élément qui sert à former des phrases complexes, il a une valeur conditionnelle ou temporelle ; ní est placé au début de l’énoncé. Dans une phrase complxe formée avec ní, le temps du verbe de la première partie de l’énoncé, comprenant ní est au passé, l’action de la subordonnée étant antérieure à l’action de principale ; exemples :
- ní Musa nàna, án bé tá dɔ̀n kɛ́
-
Quand Moussa vient, nous allons danser
- ní Musa nàna, án bé nà táa dɔ̀n kɛ́
-
quand Moussa viendra, nous irons danser
- ní Musa tún nàna, án tún bé táa dɔ̀n kɛ́
-
si Moussa était venu, mous serions allés danser
Quand les deux actions sont au passé, on utilise les formes suivantes : participe passé + passé, túma mín, yɔ́rɔ mín, lón mín… ; dans tous ces cas, on n’emploie pas ní ; exemples :
- à nàlen, mɔ̀gɔw kà à ɲíninka
-
quand il fut arrivé, les gens l’interrogèrent
- mùsow bɔ́len, cɛ̀w wúlila kà kúma
-
les femmes sorties, les hommes se levèrent et Parlèrent
- à táara túma mín, mùsow kà à fò
-
quand il partit, les femmes le saluèrent
- à kà wári sòrɔ túma mín, à táara à fàcɛ wéle
-
quand il trouva l’argent, il alla appeler son père
- à séla yɔ́rɔ mín, mùsow kà à fò
-
quand il arriva, les femmes le saluèrent
- à séla dón mín à mùso táara
-
le jour où il arriva, se femme partit
|
1.13.
lón ó lón (chaque jour), sú ó sú (chaque nuit), sont des syntagmes le plus souvent employés comme circonsants, soit au début, soit à la fin d’un énoncé ; exemples :
- sú ó sú, à bé táa dɔ̀n kɛ́
-
toutes les nuits, il va danser
- mùsow bé táa lɔ́gɔfɛ lá lón ó lón
-
les femmes vont au marché chaque jour
1.14.
à bé jòli ? est l’expression la plus courante pour : c’est combien ? Lorsque jòli n’est pas précédé d’un nom (sàga, wùlu…) il réfère à l’argent.
- mùru bé jòli ?
-
combien coût le couteau ?
- nìn bé jòli ?
-
combien coûte ceci ?
La forme jòli lò ? (combien ça coûte ?) est employée lorsque l’objet de référence n’a pas à être précisé.
d’autres formules peuvent être utilisés, par exemple :
|
1.15.
dàrsi/dàrasi ou drɔ̀mɛ/dɔ̀rɔmɛ fait référence à la pièce de 5 francs ; tout prix est toujours donnée en dàrsi, même lorsque le terme dàrsi n’apparaît pas dans la phrase :
- à bé jòli ? dàrsi náani
-
c’est combien ? vingt francs
- à kà à sàn kɛ̀mɛ náani
-
il l’a acheté deux mille francs
1.16.
jùman (quel, lequel) est un mot interrogatif du même type que jòli ; le schéma tonal Nom. + jùman suit la règle déjà énoncée pour les numéraux et le participes.
1.17.
kósɔbɛ (très, très bien…) est un élément qui apparaît en fin d’énoncé, devant les marques phrastiques. Il accompagne un énoncé adjectival ou verbal ; exemples :
- à kà dí kósɔbɛ
-
c’est très bon !
- ń kà à mɛ́n kósɔbɛ
-
j’ai très bien compris !
kósɔbɛ, employé seul, marque l’accord de celui qui écoute à celui qui parle.
Vocabulaire
- nɔ́nɔ
-
lait
- kúma
-
aigre, caillé
- dàrsi/dàrasi
-
cinq francs
- mɔ̀gɔ
-
homme, personne humaine
- kósobɛ/kɔ́sɔbɛ
-
bine, tres…
- súkaro
-
sucre
- cá, cáman
-
abondant, nombreux, beaucoup
- ɲì, ɲùman
-
bon, gentil
- dí, dúman
-
bin agréable
- ká
-
(marque d’énoncé)
- mán
-
(marque d’énoncé)
- bèlebele
-
gros
- fitini
-
petit
- tɛ̀mɛ
-
passer
- gbɛ́, gbɛ́man
-
blanc, claire
- jùman
-
quel, lequel
- -len
-
(marque participe passé)
- -tɔ
-
(marque participe présent)
- ta
-
(marque participe futur)
- lɔ́n
-
jour
- sɔ̀gɔma
-
matin
- cɛ̀ kɔ̀rɔba
-
vieux
- sigi
-
s’assoire, s’installer
- dɛ̀bɛ
-
natte
- kólon
-
usagé, mauvais
- kúma
-
parler, parole
- misɛn
-
petit, fin…
- bòli
-
courir
- lú
-
concession
- tùma
-
moment
- wùli
-
se lever
- lá
-
coucher, étendre
- ní
-
si, quand
- ó
-
(connectif)