1.
1.1.
Le dioula connaît 14 voyelles : 7 voyelles orales, que l’on écrit : a, ɛ, ɔ, e, o, i, u, et 7 voyelles nasales correspondantes, que l’on écrit : an, ɛn, ɔn, en, on, in, un. Les mêmes 7 voyelles orales se trouvent en français : a de CHAT, ɛ de LAIT, ɔ de BOL, e de THÉ, o de POT, i de RIZ, u de COU ; on trouve également en français les voyelles nasales an et ɛn (CAMP, PIN) ; les 5 autres voyelles nasales du dioula sont différentes de celles du français. On fera particulièrement attention à ne pas confondre ces voyelles nasales avec leur homographes français : la voyelle notée in en dioula et la graphie in (PIN) du français.
Il existe en dioula des voyelles longues, que l’on peut considérer comme le résultat de la chute d’une consonne intervocalique. Ces voyelles longues, assez rares, seront graphiquement notées par le redoublement de la voyelle : aa, ii, oo…
1.2.
Le dioula connaît 20 consonnes, que l’on écrit : b, d, j, f, g, gb, h, k, l, m, n, ɲ, ŋ, p, r, s, t, c, w, y ; 9 d’entre elles ne font aucune difficulté pour un locuteur français : b, d, f, l, m, n, p, s, t. Nous ferons à propos des 11 autres les remarques suivantes :
j |
correspond d’assez près au son entendu à l’initial des mots français DIAMANT, DENT, DIÈTE. |
g |
correspond au g e GARDE, GRIS, GUIDE. Notons aussi que, de manière très fréquente, un g placé entre deux a, deux ɔ, deux o peut se prononcer comme un r français [ʀ] |
dàga |
se prononce daga ou daʀa |
sògo |
se prononce sogo ou soʀo mɔ̀gɔ se prononce mɔgɔ ou mɔʀɔ |
gb |
cette graphie rend de manière très imparfaite le son auquel il veut correspondre. Il s’agit d’un son doublement et simultanément articulé, prononcé à la fois à l’arrière et à l’avant de la bouche. |
h |
toujours fortement aspiré (anglais : HOT) |
k |
la graphie k du dioula correspond au son unique des graphies françaises c (CORPS), qu (QUI), K (KEPI). |
ɲ |
le gn des mots français SIGNER, AGNEAUX |
ŋ |
c’est le son des mots anglais KING, SINGER, SONG : c’est un son très rare en dioula. |
r |
le r dioula est "battu", plus proche à l’oreille du l que du R (ROUGE). Il est nécessaire d’arriver à une prononciation correcte de ce son afin de le distinguer de R qui, nous l’avons vu plus haut, est la réalisation de g dans certains contextes. Dans certains mots, r et l peuvent fonctionner comme des variantes : séri ou séli (= prier). |
c |
à peu près le son qu’on entend à l’initiale des mots français TIARE, TIERS, TIENS. |
w |
c’est le son de OUATE, OUI, WILLIAM. |
y |
c’est le son de YAOURT, CAHIER, PAILLE. |
1.3.
Le dioula est une langue à tons : cela signifie que deux mot homophones, c’est à dire constitués des mêmes sons, peuvent être différenciés par la hauteur mélodique à laquelle ils sont prononcés. Le dioula connaît deux tons : un ton haut noté (ˊ), et un ton bas noté (ˋ). C’est deux tons, en se combinant sur un mot d’une seule syllabe, produisent un ton modulé, noté (ˇ). Dans la 1ère leçon, les tons serons notés sur toutes les syllabes, afin d’exercer votre oreille à entendre et à reconnaître les contours mélodiques ; à partir de la 2ème leçon, le ton ne sera noté que sur la première syllabe[1] conformément à l’écriture en usage.
1.4.
mùso ló et mùso tɛ́ sont des énoncés de base comportant 2 éléments : le 1er élément peut être n’importe quel nominal. le 2ème élément est un mot grammatical qui exprime une identité : affirmative pour lò (c’est), négative pour tɛ́ (ce n’est pas). L’élément lò, employé dans tout autre énoncé que N + lò, a une valeur emphatique.
- muso bé yàn
-
la femme est ici
- muso lò bé yàn
-
c’est la femme qui est ici (et non l’homme)
1.5.
OUI et NON, en dioula, se distinguent par leur schéma intonatif ; mais on entendra également pour oui : òwó, ɔ̀wɔ́ et pour non : àyi. On peut également affirmer et nier à bouche fermée, en se servant seulement de l’intonation.
1.6.
Il existe en dioula 3 façons de marquer l’interrogation. Ces 3 procédés s’excluent mutuellement.
-
présence de l’élément wà ; cet élément est toujours le dernier mot de l’énoncé ; il peut apparaître dans n’importe quel type de phrase, sauf dans les phrases à l’impératif.
-
présence d’un nominal dont le sens est déjà interrogatif : jɔ́n (qui), mùn (quoi), mín (ou)…
-
intonation montant sur les dernière syllabes de la phrase (procédé qui se trouve en français : il est venu ?).
Vocabulaire
- mùso
-
femme
- lò
-
c’est
- tɛ
-
ce n’est pas
- wà
-
est-ce que
- mùn
-
quoi
- ɔnhɔn
-
oui
- ɔn-ɔn
-
non
- móbili
-
voiture
- kúrun
-
pirogue
- dàga
-
canari
- wùlu
-
chien
- jakuma
-
chat
- mùru
-
couteau
- bèse
-
machette
- jɛgɛ
-
poisson
- kɔnɔ
-
oiseau
- bé
-
(marque d’énoncé)
- à
-
il, elle, le, lui…
- jɔn
-
qui
- yàn
-
ici
- cɛ
-
homme
- dén
-
enfant
2.
2.1. Voyelles du dioula
Écoutez et répétez
bi |
du |
||
pe |
wa |
go |
|
fɛ |
kɔ |
||
+ |
|||
bin |
kun |
||
ben |
yan |
lon |
|
bɛn |
lɔn |
||
+ |
|||
in / en |
|||
en / ɛn |
|||
on / ɔn |
|||
ɔn / an |
2.2. Consonnes du Jula
Certaines consonnes présentent des difficultés pour un locuteur francophone
Écoutez et répétez:
-
ɲa / ŋa
-
ca / ja
-
gwa
-
hati
-
sara / saga